71 W art. 1-56 ; 3515 W art. 1-9 |
Niveau de descriptionFonds |
Intitulé de l'unité documentaireFonds du camp d'internement de Mérignac-Beaudésert |
Date de l'unité documentaire1940-1946 |
Description physiqueDocument d'archives |
Sur
demande des autorités allemandes du 25 octobre 1940, il est créé, par
arrêté préfectoral du 11 novembre 1940, à Mérignac au lieu dit
"Beaudésert", un camp destiné à réunir tous les nomades du département.
L'emplacement
choisi, situé à 11 kilomètres de Bordeaux, desservi par le tramway,
avait été le siège d'une blanchisserie pendant la Première Guerre
mondiale. Des constructions de cette ancienne blanchisserie, seules
restaient des plates-formes en béton qui servirent à édifier les
premiers baraquements du camp.
Très vite, sont internés à Mérignac les "étrangers indésirables" signalés par les autorités d'occupation.
À
compter du 21 mars 1941, y sont transférés les prisonniers politiques
arrêtés en vertu de l'application du décret du 18 novembre 1939 et
regroupés depuis le 22 novembre 1940 dans un immeuble réquisitionné
situé au 24 quai de Bacalan, à Bordeaux.
Le camp
est alors divisé en deux sections ayant une administration distincte,
mais sous gestion préfectorale. Les dépenses résultant de l'internement
des étrangers indésirables sont imputées sur les crédits d'occupation.
Au moment du regroupement, le camp compte 7 baraquements ainsi répartis :
- 3 pour les internés (1 de 30 mètres pour 50 hommes et 2 de 17 mètres pour 30 hommes chacun) ;
- 1 pour le corps de garde et le bureau de 17 mètres ;
-
1 pour le magasin, le bureau du directeur du camp des étrangers dans
lequel est aussi installé le réfectoire des internés (pouvant recevoir
jusqu'à 99 hommes) ;
- 1 réservé aux malades,
avec bureau pour le médecin, salle d'attente, vestiaire, local pour les
médicaments et infirmerie pour 20 lits ;
- le dernier baraquement est réservé aux cuisines.
Des
constructions nouvelles furent mises en place très rapidement : dès la
fin de l'année 1941, la section des internés politiques et de droit
commun comprit 8 baraquements, exclusivement destinés aux internés
hommes, et la section des étrangers, juifs ou marché noir, 6
baraquements. En quelques mois, le camp passe de 7 à 32 baraquements.
Les
21 baraquements du camp d'Eysines ont été édifiés, en 1940, sur les
crédits du service des réfugiés et sinistrés. Il est situé à 300 mètres
environ du bourg, sur la route du Médoc (route départementale n°7), à 10
kilomètres au nord-ouest de Bordeaux. Le 12 octobre 1944, il est mis à
la disposition du directeur du centre de séjour surveillé de Mérignac.
Cette annexe est uniquement affectée à l'internement des femmes. Le 20
novembre 1945, le camp d'Eysines est mis à disposition du ministère des
Colonies et occupé par la 2
e légion des travailleurs indochinois en instance de rapatriement.
Dissous
le 10 décembre 1945, conformément à la circulaire du 17 novembre
précédent, le camp de Mérignac est alors mis à disposition du directeur
régional des dépôts des prisonniers de l'Axe. Par arrêté du 21 juin
1946, la réquisition du terrain est mutée au profit du ministère du
Travail et de la Sécurité sociale. Il devient alors, jusqu'au 15 mai
1948, un centre régional d'immigration, géré par l'Office national
d'immigration. Enfin, jusqu'en 1953, plusieurs familles de sans-logis
s'y abritent (48 familles au 20 janvier 1953).
En
1949, le nombre approximatif d'internés pendant l'Occupation au centre
de séjour surveillé de Mérignac a été estimé à 8730 personnes par le
cabinet du préfet.
Une plaque commémorative a été apposée au lieu-dit Beaudésert, à l'emplacement du camp, en 1985.
Présentation du contenu
Le
fonds conservé sous la cote 71 W contient tous les documents produits
directement par l'administration du camp. Il couvre tant la période de
l'Occupation et celle de la Libération pour ce qui concerne les
thématiques liées à la gestion du camp (comptabilité,
ravitaillement...). En revanche, le fonds est lacunaire en ce qui
concerne les internés et notamment ceux de la période de Guerre.
Enfin, une liasse concerne le camp de Saint-Martin-de-Ré.
Entrée du camp d'internement de Mérignac (photographie conservée sous la cote A 7, fonds du cabinet du préfet), novembre 1941
LE CAMP DE MERIGNAC
1941-1944
Entrée du camps de Mérignac : archives départementales.
Le camp était situé au lieu dit «
Beaudésert » à environ 11 kilomètres de Bordeaux, sur l'ancien
emplacement d'une blanchisserie américaine démolie après la 1° guerre
mondiale. Il a été construit vers le 8 novembre 1940 .Il était destiné à
l'internement des communistes du Sud-Ouest et de « droits communs ».
Mais auparavant il avait accueilli des nomades et des Juifs qui furent
ensuite transférés dans des camps d'Indre-et-Loire (LA LANDE et LA
MOLLERIE).
Le 2 juillet 1942, sur la demande
de la Police de Sûreté Allemande, des Juifs des deux sexes âgés de 16 à
45 ans y seront détenus.
La police allemande exige aussi
l'aménagement de l'annexe du Camp de MERIGNAC située Quai de Bacalan le
camp principal ne pouvant recevoir un effectif important. De juillet à
novembre 1942, 459 Juifs seront transférés à Drancy puis déportés.
C'est le préfet de la gironde qui a
reçu un ordre du commandant allemand de Bordeaux qui prescrit que les
tziganes séjournant sur les territoires occupés sont à conduire dans
un « camp de concentration sous la surveillance des forces de la police
française »
.
Carte Postale adressée à un interné le 12-7-1942 et censurée.
http://www.apra.asso.fr/Camps/Fr/Camp-Merignac.html Toutes les photographies sont extraites du mémoire de Peter Gaida sur le camp d'internement de Mérignac 1940-1944.