Pas aussi célèbre que celui prononcé par le général de Gaule le 18 juin 1940 mais quand même.
Dans le morceau de France qu'on appelle " non occupé ", demain les drapeaux tricolores pavoiseront toutes les maisons.
Dans chaque ville et dans chaque village, les Français et les Françaises défileront à l'endroit fixé.
Partout, la Marseillaise sera chantée d'une seule âme, à pleine gorge, les larmes aux yeux.
Que voudront dire ces drapeaux, ces défilés, cette Marseillaise?
Ils voudront dire, ils diront, d'abord que la France vit, que
l'océan de ses douleurs ne l'a pas submergée, qu'elle demeure la France,
malgré l'invasion et malgré la tyrannie.
Drapeaux, défilés, Marseillaise, diront ensuite que la patrie se
souvient, qu'elle n'oublie pas la gloire, ni les blessures, ni les
soufflets, qu'elle pense à ses enfants qui meurent pour elle
sur tous les champs de bataille du monde ou aux poteaux d'exécution.
Ils diront enfin, ces drapeaux, ces défilés, cette Marseillaise, que
la France se prépare, qu'elle se rassemble en secret pour le jour
terrible où, l'Allemand fléchissant, les Alliés présents et
les traîtres balayés, la nation tout entière debout chassera et
punira l'ennemi.
Les drapeaux! C'est la fierté. Les défilés! C'est l'espoir. La
Marseillaise ! C'est la fureur. Il nous faut et il nous reste : fierté,
espoir, fureur.
On le verra bien demain !
Général de Gaule