Bonjour,
Voici en quelques lignes la raison pour laquelle je me suis inscrit sur votre forum :
Mes recherches sur l’Armée Secrète à Montceau les Mines en Saône et Loire (Sud Bourgogne) et sur les arrestations de février 1944 me mènent sur la piste d’un homme assez trouble qui fut pendant quelques temps interprète pour les Allemands à Bordeaux.
Je suis en train de co-écrire un livre sur les arrestations à Montceau. Cette recherche fait partie des « trous » dans notre histoire ! Merci à ceux qui pourront apporter leur pierre à l’édifice.
Charles Pycke est né à Anvers en Belgique le 3 février 1904 sous le nom flamand de Carolus Ludovicus Pijcke. Il est arrêté à Montceau les Mines avec des membres de l’Armée Secrète le 20 février 1944 par la Gestapo de Chalon-sur-Saône puis déporté à Buchenwald.
Si sa participation (+ ou -) active à des actes de résistance à Montceau ne sont plus à démontrer, ses activités avant la résistance sont assez trouble.
Avant guerre, en 1926, il est condamné en France et expulsé du pays. On le retrouve engagé dans la Légion étrangère sous le nom de Charles Mac-Bessy d’où il déserte en 1931 ! Il est condamné par contumace.
C’est cette condamnation qui le rattrape en 1942 en Gironde suite à une affaire familiale. La gendarmerie de Bègle apprend qu’il est interné au Fort du Hâ. Les Allemands refusent la visite aux gendarmes !
Installé à Bègles depuis le 17 août 1942, Pycke, aussi connu en ville sous le nom de Charles Beycke, travaille comme interprète pour les Allemands. Néanmoins, en décembre 1942, il est arrêté pour faux et traduit devant le tribunal militaire de Bordeaux où il est condamné à 4 ans de prison. Après quelques mois passé au Fort du Hâ, il est transféré au Fort d’Hauteville en Côte d’Or puis à l’Hôpital de Dijon à compter du 25 août 1943 à cause d’une maladie du cœur, de maux de tête et de vomissements. Il est régulièrement visité par des médecins allemands ! C’est dans la nuit du 8 au 9 décembre qu’il s’évade avec un complice et rejoint l’Armée Secrète de Montceau.
Il se fait alors appeler Charles De Pycke Comte d’Exaerde et se dit Capitane d’Artillerie de l’armée Belge…
Après son arrestation il est déporté à Buchenwald. Il est d’abord intégré au kommando d’Ellrich avant d’être envoyé à celui de Grunzerode. Toutefois, alors qu’en 1945, après son retour des camps il entreprend des démarches pour être reconnu comme Résistant et Déporté Politique, il est confondu par plusieurs déportés qui l’accusent de s’être mis à la disposition des SS dans les camps grâce à sa maîtrise de la langue de Goethe. A Ellrich, il semble avoir été un déporté lambda, mais à Grunzerode alors qu’il se fait d’abord le porte-parole des 300 Français présents, il devient bientôt Vorharbeiter, c’est-à-dire chef de groupe. Rapidement il passe Kapo, contremaître, chef de plusieurs équipes, pour finir Blockaltester : chef de block. Après guerre, certains l’accuse de violence envers les autres déportés.
Rapidement, d’autres arrêtés l’accusent aussi d’avoir servi d’interprète aux Allemands pendant les séances de tortures mais les preuves manquent.
Il perd tous ses titres de résistant et de déportés et meurt en 1968.
Bien sûr des tonnes de questions se posent sur cet affabulateur, mais aujourd’hui c’est sur son passé en Gironde que je m’interroge !
Est-il connu comme interprète dans la région entre 1940 et 1943 ? Pour quel service ? Pourquoi a-t-il été condamné à 4 ans de prison en 42 ? Pourquoi est-il transféré à Dijon depuis le Fort du Hâ ? Quel est son lien réel avec les Allemands ?
Mes différents contacts avec les AD de Gironde ne m’ont pas permis de découvrir grand-chose. Il y a bien un dossier à son nom après guerre mais il ne renferme rien sur son passé d’interprète, ni sur son arrestation ! On y parle que de son rôle dans la Résistance en Saône et Loire.
Pour mémoire notre homme utilise ces différents noms :
Merci à ceux qui pourront me donner un petit coup de main. Si je peux faire de même pour la Saône et Loire se sera avec plaisir.
A bientôt
Jeremy
Voici en quelques lignes la raison pour laquelle je me suis inscrit sur votre forum :
Mes recherches sur l’Armée Secrète à Montceau les Mines en Saône et Loire (Sud Bourgogne) et sur les arrestations de février 1944 me mènent sur la piste d’un homme assez trouble qui fut pendant quelques temps interprète pour les Allemands à Bordeaux.
Je suis en train de co-écrire un livre sur les arrestations à Montceau. Cette recherche fait partie des « trous » dans notre histoire ! Merci à ceux qui pourront apporter leur pierre à l’édifice.
Charles Pycke est né à Anvers en Belgique le 3 février 1904 sous le nom flamand de Carolus Ludovicus Pijcke. Il est arrêté à Montceau les Mines avec des membres de l’Armée Secrète le 20 février 1944 par la Gestapo de Chalon-sur-Saône puis déporté à Buchenwald.
Si sa participation (+ ou -) active à des actes de résistance à Montceau ne sont plus à démontrer, ses activités avant la résistance sont assez trouble.
Avant guerre, en 1926, il est condamné en France et expulsé du pays. On le retrouve engagé dans la Légion étrangère sous le nom de Charles Mac-Bessy d’où il déserte en 1931 ! Il est condamné par contumace.
C’est cette condamnation qui le rattrape en 1942 en Gironde suite à une affaire familiale. La gendarmerie de Bègle apprend qu’il est interné au Fort du Hâ. Les Allemands refusent la visite aux gendarmes !
Installé à Bègles depuis le 17 août 1942, Pycke, aussi connu en ville sous le nom de Charles Beycke, travaille comme interprète pour les Allemands. Néanmoins, en décembre 1942, il est arrêté pour faux et traduit devant le tribunal militaire de Bordeaux où il est condamné à 4 ans de prison. Après quelques mois passé au Fort du Hâ, il est transféré au Fort d’Hauteville en Côte d’Or puis à l’Hôpital de Dijon à compter du 25 août 1943 à cause d’une maladie du cœur, de maux de tête et de vomissements. Il est régulièrement visité par des médecins allemands ! C’est dans la nuit du 8 au 9 décembre qu’il s’évade avec un complice et rejoint l’Armée Secrète de Montceau.
Il se fait alors appeler Charles De Pycke Comte d’Exaerde et se dit Capitane d’Artillerie de l’armée Belge…
Après son arrestation il est déporté à Buchenwald. Il est d’abord intégré au kommando d’Ellrich avant d’être envoyé à celui de Grunzerode. Toutefois, alors qu’en 1945, après son retour des camps il entreprend des démarches pour être reconnu comme Résistant et Déporté Politique, il est confondu par plusieurs déportés qui l’accusent de s’être mis à la disposition des SS dans les camps grâce à sa maîtrise de la langue de Goethe. A Ellrich, il semble avoir été un déporté lambda, mais à Grunzerode alors qu’il se fait d’abord le porte-parole des 300 Français présents, il devient bientôt Vorharbeiter, c’est-à-dire chef de groupe. Rapidement il passe Kapo, contremaître, chef de plusieurs équipes, pour finir Blockaltester : chef de block. Après guerre, certains l’accuse de violence envers les autres déportés.
Rapidement, d’autres arrêtés l’accusent aussi d’avoir servi d’interprète aux Allemands pendant les séances de tortures mais les preuves manquent.
Il perd tous ses titres de résistant et de déportés et meurt en 1968.
Bien sûr des tonnes de questions se posent sur cet affabulateur, mais aujourd’hui c’est sur son passé en Gironde que je m’interroge !
Est-il connu comme interprète dans la région entre 1940 et 1943 ? Pour quel service ? Pourquoi a-t-il été condamné à 4 ans de prison en 42 ? Pourquoi est-il transféré à Dijon depuis le Fort du Hâ ? Quel est son lien réel avec les Allemands ?
Mes différents contacts avec les AD de Gironde ne m’ont pas permis de découvrir grand-chose. Il y a bien un dossier à son nom après guerre mais il ne renferme rien sur son passé d’interprète, ni sur son arrestation ! On y parle que de son rôle dans la Résistance en Saône et Loire.
Pour mémoire notre homme utilise ces différents noms :
- Charles Pycke
- Charles Pyjcke
- Charles Mac-Bessy
- Charles Beycke
- Charles Pycke d’Exaerde
Merci à ceux qui pourront me donner un petit coup de main. Si je peux faire de même pour la Saône et Loire se sera avec plaisir.
A bientôt
Jeremy