Lesparre-Médoc
Le bunker, un atout touristique
PATRIMOINE Les bunkers de la forteresse du Nord Médoc, tout un pan de l'histoire proposé à la visite, de jour comme de nuit
Vestiges d'un douloureux épisode de la Seconde Guerre mondiale, les bunkers allemands de la forteresse du Nord- Médoc des Arros, à la pointe de Grave, se sont transformés aujourd'hui en témoins et mémoire d'un pan de l'Histoire de la France. Bien que leur valorisation suscite parfois la controverse - surtout parmi les plus âgés - ils constituent désormais l'un des thèmes de visites guidées proposées, avec un succès évident, par les offices de tourisme de Soulac, du Verdon et de Grayan.
Deux associations, le Mémorial de la forteresse du Nord-Médoc et l'Association historique de la poche du Nord-Médoc, respectivement présidées par Jean-Claude Souan et Jean-Paul Lescorce, se sont spécialisées dans cette vocation à la fois historique et touristique.
Reddition en avril 1945
En juin 1940, les troupes de la Wehrmarcht déferlent sur la France. Le 26 juin, elles traversent l'estuaire sur le bac « Le Cordouan » et débarquent au Verdon. Leur objectif : verrouiller l'estuaire entre Royan et Le Verdon. Elles s'installent notamment aux Arros, un ancien fort abandonné par l'armée française.
La construction du mur de l'Atlantique durera jusqu'en 1943 : 1 500 km de long, 15 000 bunkers de la Norvège à la frontière espagnole, dont quelque 350 sur la pointe du Médoc. 200 ont résisté aux bombardements alliés, puis à l'érosion marine et éolienne, ceux qui aujourd'hui font l'objet de visites.
Le 28 août 1944, à la suite de la libération de Bordeaux, les Allemands se replient et s'enferment dans la forteresse du Médoc. Huit mois plus tard, le 20 avril 1945 à 20 h 30, la Brigade Carnot dirigée par le colonel de Milleret obtenait la reddition du capitaine de corvette Bimbacher et de l'équipage du Narvik Bataillon au point d'appui S305, après des combats héroïques. Bilan : 400 morts ou disparus, 1 000 blessés côté français ; 600 morts, 320 blessés, 3 000 prisonniers côté allemand.
Un musée de la Forteresse rassemble de nombreux objets, panneaux, cartes datant de cette époque, des documents illustrant la vie quotidienne en Médoc sous l'Occupation, l'histoire de sa libération… On peut le visiter les mardis, jeudis, vendredis et samedis de juillet et août avec l'Association du mémorial de la forteresse.
Bunker, pas blockhaus
Jean-Claude Souan, le président, conduit des visites sur le site les mardis et vendredis à 9 h 30 sur rendez-vous. D'emblée, il met les choses au point : un bunker n'est pas un blockhaus ! Un bunker est un abri souterrain en béton armé alors qu'un blockhaus est en bois.
Quant à Jean-Paul Lescorce, passionné par le patrimoine soulacais et médocain, il a charrié pas moins de 525 m3 de sable pour dégager les bunkers ! Ses différentes visites peuvent durer de 2 à 3 heures (« selon affinités », sourit-il), visitant de 9 à 18 sites au gré de son humeur, avec 30 personnes maximum le jour et par groupes de 20 la nuit. Jean-Paul est l'inventeur des nocturnes : « On découvre des détails invisibles le jour et l'atmosphère est différente ».
Le bunker, un atout touristique
PATRIMOINE Les bunkers de la forteresse du Nord Médoc, tout un pan de l'histoire proposé à la visite, de jour comme de nuit
Vestiges d'un douloureux épisode de la Seconde Guerre mondiale, les bunkers allemands de la forteresse du Nord- Médoc des Arros, à la pointe de Grave, se sont transformés aujourd'hui en témoins et mémoire d'un pan de l'Histoire de la France. Bien que leur valorisation suscite parfois la controverse - surtout parmi les plus âgés - ils constituent désormais l'un des thèmes de visites guidées proposées, avec un succès évident, par les offices de tourisme de Soulac, du Verdon et de Grayan.
Deux associations, le Mémorial de la forteresse du Nord-Médoc et l'Association historique de la poche du Nord-Médoc, respectivement présidées par Jean-Claude Souan et Jean-Paul Lescorce, se sont spécialisées dans cette vocation à la fois historique et touristique.
Reddition en avril 1945
En juin 1940, les troupes de la Wehrmarcht déferlent sur la France. Le 26 juin, elles traversent l'estuaire sur le bac « Le Cordouan » et débarquent au Verdon. Leur objectif : verrouiller l'estuaire entre Royan et Le Verdon. Elles s'installent notamment aux Arros, un ancien fort abandonné par l'armée française.
La construction du mur de l'Atlantique durera jusqu'en 1943 : 1 500 km de long, 15 000 bunkers de la Norvège à la frontière espagnole, dont quelque 350 sur la pointe du Médoc. 200 ont résisté aux bombardements alliés, puis à l'érosion marine et éolienne, ceux qui aujourd'hui font l'objet de visites.
Le 28 août 1944, à la suite de la libération de Bordeaux, les Allemands se replient et s'enferment dans la forteresse du Médoc. Huit mois plus tard, le 20 avril 1945 à 20 h 30, la Brigade Carnot dirigée par le colonel de Milleret obtenait la reddition du capitaine de corvette Bimbacher et de l'équipage du Narvik Bataillon au point d'appui S305, après des combats héroïques. Bilan : 400 morts ou disparus, 1 000 blessés côté français ; 600 morts, 320 blessés, 3 000 prisonniers côté allemand.
Un musée de la Forteresse rassemble de nombreux objets, panneaux, cartes datant de cette époque, des documents illustrant la vie quotidienne en Médoc sous l'Occupation, l'histoire de sa libération… On peut le visiter les mardis, jeudis, vendredis et samedis de juillet et août avec l'Association du mémorial de la forteresse.
Bunker, pas blockhaus
Jean-Claude Souan, le président, conduit des visites sur le site les mardis et vendredis à 9 h 30 sur rendez-vous. D'emblée, il met les choses au point : un bunker n'est pas un blockhaus ! Un bunker est un abri souterrain en béton armé alors qu'un blockhaus est en bois.
Quant à Jean-Paul Lescorce, passionné par le patrimoine soulacais et médocain, il a charrié pas moins de 525 m3 de sable pour dégager les bunkers ! Ses différentes visites peuvent durer de 2 à 3 heures (« selon affinités », sourit-il), visitant de 9 à 18 sites au gré de son humeur, avec 30 personnes maximum le jour et par groupes de 20 la nuit. Jean-Paul est l'inventeur des nocturnes : « On découvre des détails invisibles le jour et l'atmosphère est différente ».