Dans le même registre, un livre de Pierre d'Arcangues.
L'auteur décrit son passage au fort du Hâ, et commence par la descrition d'une journée dans la cellule 42 où ils sont 10 dans 2.5m x 4m.
« Aufstehen ! » matinal.
Un trou pour les WC, un robinet au ras du trou qui servait de chasse d’eau et d’eau potable.
7h30 à 8h30, brin de toilette à tour de rôle.
Bruits dans les couloirs, de nouveaux prisonniers arrivent ("Pourvu qu’ils ne nous en rajoute pas un de plus dans notre cellule !").
9h00, dix morceaux de pain sont jetés. C’est la ration de la journée.
Pain : aggloméré compact, gluant et indigeste. Pas de colis, pas de tabac, pas de livres, pas de papier, rien…les heures sont longues. Chasse à la vermine pour s'occuper ; punaises, puces et poux.
10h00, la soupe : liquide jaunâtre (avec des cornichons) et à 16h30, même soupe, c’est tout pour la nourriture. Une fois par semaine, la Croix Rouge envoyait à chacun une vingtaine de biscuits, les « quakers » très attendus et meilleurs que la soupe aux cornichons.
11h00 à 14h00, calme, tentatives de sieste mais interdiction d’utiliser les paillasses en plein jour.
14h00, nettoyage de la cellule (vite fait).
15h00, visite de 2 gardiens. C’est aussi l’heure des interrogatoires. Les personnes concernées sont amenées pour être rasées par d’autres détenus.
18h00, la surveillance se relâche, c’est le moment de la communication entre les différentes cellules, soit par un petit trou dans le mur soigneusement bouché la journée, soit par les lucarnes : « la 42 appelle untel de la 65 !… » Le silence se rétabli lorsqu’un gardien passe dans la cour.
19h00, l’auteur raconte une histoire, un scénario et des poèmes. Moment très attendu par ses 9 co-détenus qui l’ont en échange exempté de la corvée de nettoyage du sol de la cellule. Ils appelaient cela aller au cinéma.
Le soir, installation des paillasses pour faire rentrer au mieux les 10 détenus puis discussions.