Bonsoir à tous et bonne année !!!
Juste après ces fêtes, je suis allé en famille sur Bordeaux et ai réussi à synchroniser un rendez-vous sur site grace à la disponibilité et à l'amabilité du proviseur du Lycée.
Après lui avoir fourni les informations principales sur l'histoire du site qui héberge son établissement, il m'a fait visiter les locaux d'intérêt historique et je l'en remercie vivement.
Les locaux que j'ai connu voici 45 ans n'ont plus grand chose à voir avec ceux d'aujourd'hui. J'ai eu beaucoup de mal à reconnaitre certains endroits. Les grands ateliers par exemple ont été scindés en de multiples salles et leur plafonds à l'origine hauts de 5 m rabaissés à 2,50m.
J'ai tout au plus reconnu quelques traces de coffrage du béton à l'intérieur de certains bâtiments. Même les accès extérieurs rabaissés sur pistes lourdes ont été arasés pour la plupart
Le proviseur m'a également fourni la carte de localisation de la Lyonnaise des Eaux qui lève l'un des doutes que nous avions sur la destination d'un drain.
J'ai travaillé sur cette carte en gardant les repères de mon post du 15 aout dernier et en ai ajouté d'autres pour la localisation des prises de vues.
Voici donc mes ultimes hypothèses:
-Le fameux canal d'essai que j'avais évoqué (repère 7) est en fait un canal d'amenée d'eau potable qui traverse le site et passe sous l'internat (10). Ce canal étant sous les pistes lourdes, je suppose qu'en 1978 il existait un tronçon posé en contre-haut, soit déposé car défectueux, soit en attente de pose en remplacement d'un élément défectueux. Et puis en regardant la taille de ces torpilles (53 cm de diamètre, 7 m de long en 1,5 tonnes) elles ne pouvaient de toutes façons pas rentrer dans ce profil.
-La piscine (
a été comblée en 2007. Sa destination reste encore pour moi un mystère. Ces torpilles étaient stockées au sec, elles ne chauffaient pas mais leur seconde version à propulsion électrique nécessitait une recharge des batteries tous les 5 jours, même en mer !!! J'ai également lu que les teutons avaient développé une version avec détection acoustique, donc cette piscine a peut être servi pour ces essais, ce qui n'empochait probablement pas les personnels allemand d'aller s'y baigner en complément. Chose curieuse, la même piscine existait sur le lieu de stockage de Ferrières alors que cela n'était pas un site de développement. Quelqu'un aurait il d'autres idées à ce sujet ?
-Le bâtiment (11) n'existait pas pendant la guerre. Ce gymnase fut construit dans les années 60. Il n'est donc pas le lieux de "réjouissances" évoqué qui aurait plus probablement été situé au chateau logeant les officiers.
-Pourquoi ce site stratégique n'a jamais été bombardé ? Je pense que si les habitants locaux avaient su ce qu'il s'y fabriquait cela aura "transpiré" très vite vers la résistance/ Mon explication: les locaux devaient être cantonnés aux taches d'entretien et d'intendance, avec une zone autorisée et un autre interdite. Le camp Wetterwald en fond de site hébergeait uniquement les techniciens allemands, seuls habilités à travailler sur les torpilles.
Par ailleurs, il existe encore un portail en fond de site à coté du bâtiment (5). Lorsque j'était étudiant, il existait également un accès entre ce bâtiment et la route vers l'ancienne voie ferrée: Tout pour rester discret en transit de torpilles.
-Dernière découverte grace aux photos d'Erwan: A l'intérieur de ce fameux bâtiment (5) il existait deux murs d'environ 1m de haut que j'ai représenté sur le plan(ils n'existent plus à ce jour): Pour en avoir vu d'autres dans des sites dont je n'ai pas droit de vous révéler l'emplacement, il s'agit de murs anti-roquettes. On construit ce type de défense passive lorsqu'il y a un risque de tir latéral (pour nous ici ce serait côté route)et un risque important d'explosion dû à la présence de matière "sensible" en quantité.
D'ou mon hypothèse: les pièces mécaniques (plus de 1000) des torpilles étaient acheminée dans le bâtiment (4) puis assemblées. Les torpilles inertes quittaient ensuite ce bâtiment par la piste lourde puis arrivaient dans le bâtiment (5) pour y reçevoir leur tête explosive.
Les chariots quittaient alors ce bâtiment par une piste lourde maintenant comblée (Vue C) jusqu'à un quai de chargement ferré devenu aujourd'hui la piste cyclable Bordeaux-Lacanau.
-Dernier point: Sur aucun des plan je n'ai pu repérer d'ouvrage enterré sous le terrain de foot-ball (9). Mais à l'époque, les services d'espionnage allemands étaient très habiles pour éventuellement dissimuler de tels édifices. Ce terrain étant anormalement surélevé, je m'en suis étonné auprès du proviseur qui semblait abonder dans mon sens: Afin de s'ôter de tout doute sur un éventuel stock potentiellement dangereux, un petit coup de radar de sol serait préférable.
Je vous poste également dans un second post les photos prises à l'occasion de ma visite. Elles sont repérées sur le premier plan.
Bonne soirée à tous et au plaisir de vous lire.
Stéphane