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La Ville de Bordeaux commémore les 80 ans de sa Libération
Par Jean Dichère 20 Aoû 2024
Le 28 août 1944, les cloches de Bordeaux résonnèrent dans toute la ville. Les habitants exultaient, les drapeaux tricolores fleurissaient aux fenêtres, et une vague de soulagement parcourait les rues. Après quatre années d’Occupation, la liberté était enfin de retour. Cependant, cette journée de liesse ne pouvait faire oublier les épreuves que la ville avait traversées.
Le 28 août 1944, la population en liesse envahissait les rues de Bordeaux enfin libérée après quatre longues années d’occupation, d’oppression, de vexations, de restrictions et d’exactions. L’immense espoir suscité par le débarquement le 6 juin 1944 devenait enfin réalité avec le départ des dernières unités allemandes selon les principes négociés entre les FFI et le commandement militaire allemand encore en place à Bordeaux. A une semaine intense émaillée jours et nuits de violences et de destructions dans la cité, succède la fête de la liberté retrouvée et partagée. Mais derrière ces élans de joie, chacun a conscience du prix payé. Personne n’a oublié l’angoisse des bombardements, de la répression, des otages exécutés, des proches déportés ni le sacrifice de tant de résistants lors des combats sanglants de cet été 1944.
Si la Libération est un immense soulagement, personne n’ignore que la guerre continue et que l’ennemi menace encore depuis la poche du Médoc ni que le sang continue de couler sur la route de Berlin. Personne n’ignore combien les lendemains de la Libération vont être difficiles pour assurer le rétablissement de la légalité républicaine et faire face à la reconstruction du pays qui souffre encore de la pénurie. Personne n’ignore non plus combien les plaies seront difficiles à refermer pour construire l’avenir d’une Europe en paix.
Incendie des quais de Queyries et Deschamps. Août 1944, Centre Jean Moulin, DR
Le Musée d’Aquitaine prolongera ce travail de mémoire au travers de rencontres et de conférences au mois de septembre et d’octobre 2024. Programme accessible sur www.musee-aquitaine-bordeaux.fr.
Pendant l’Occupation, Bordeaux, comme le reste de la France, a vécu sous une pression constante. La vie quotidienne était marquée par le rationnement, les couvre-feux imposés et les réquisitions de biens par les forces allemandes. Les habitants, privés de nombreuses libertés, devaient faire face à des conditions de vie de plus en plus difficiles. La collaboration avec l’occupant, bien que souvent dictée par la nécessité de survie, a également laissé des traces indélébiles. Certains Bordelais ont choisi de coopérer avec les Allemands, soit par conviction, soit par opportunisme, tandis que d’autres se sont engagés dans des formes plus subtiles de collaboration, comme la délation.
Malgré cela, la résistance n’a jamais cessé. Des réseaux clandestins, comme le réseau « Alliance », ont œuvré dans l’ombre pour saboter les infrastructures allemandes, transmettre des informations aux Alliés, et protéger les populations persécutées, notamment les Juifs. Les risques encourus étaient énormes : arrestations, tortures, déportations. Mais ces hommes et ces femmes ont continué à lutter, convaincus que la liberté finirait par triompher.
Le 6 juin 1944, le débarquement de Normandie a marqué un tournant décisif dans la Seconde Guerre mondiale. Cet événement a redonné espoir à une population épuisée par des années de guerre. En France, l’annonce du débarquement a suscité une vague d’euphorie et de soulagement. À Bordeaux, l’approche des troupes alliées a renforcé la détermination des résistants, qui redoublaient d’efforts pour préparer la libération de leur ville.
À mesure que les forces alliées progressaient en France, Bordeaux devenait un objectif stratégique de plus en plus proche. Les négociations entre les autorités allemandes et les représentants de la Résistance se sont intensifiées. Il devenait clair que la ville allait bientôt être libérée, et l’espoir d’une fin rapide de l’Occupation grandissait chaque jour.
Photo de Gauche : Incendie des dépôts de Bassens vu depuis la Grosse-Cloche. 1944, archives municipales de Bordeaux
Photo de Droite : Liesse populaire. Place de la comédie. 28 août 1944. Mémoire de Bordeaux, photo André Deler
Le 28 août 1944 restera à jamais gravé dans la mémoire des Bordelais. Ce jour-là, les troupes alliées entrèrent dans la ville sans rencontrer de résistance significative, les forces allemandes ayant accepté de capituler. Les scènes de liesse furent immédiates : des foules se rassemblèrent spontanément dans les rues, chantant la Marseillaise, brandissant des drapeaux français, et saluant les soldats libérateurs. Les symboles de l’Occupation, tels que les affiches de propagande et les pancartes en allemand, furent rapidement arrachés ou recouverts.
Les premières heures de la liberté furent marquées par une immense joie, mais aussi par la prise de conscience des défis qui attendaient la ville. La libération était un premier pas, mais la route vers la reconstruction et la réconciliation serait longue et complexe.
La libération de Bordeaux a laissé derrière elle une ville éprouvée, tant matériellement que moralement. Les infrastructures avaient souffert des bombardements, et de nombreux bâtiments étaient endommagés. La reconstruction s’annonçait comme une tâche titanesque, nécessitant des ressources que la France, encore sous le choc de la guerre, peinait à mobiliser.
Sur le plan économique, Bordeaux, comme le reste du pays, devait relever de nombreux défis. Le marché noir, florissant pendant l’Occupation, devait être éradiqué, et les entreprises devaient se remettre en marche. Cependant, la libération offrait aussi des opportunités : un nouveau départ, la possibilité de reconstruire une société plus juste et plus prospère.
L’épuration, un processus visant à punir ceux qui avaient collaboré avec l’ennemi, fut également une période délicate. Les procès, les règlements de comptes et les divisions internes laissèrent des cicatrices profondes dans la société bordelaise. Pourtant, cette étape était jugée nécessaire pour tourner la page de l’Occupation et avancer vers un avenir commun.
Liesse populaire autour d’un autodafé, rue Ste Catherine, 28 août 1944, archives municipales de Bordeaux
La libération de Bordeaux le 28 août 1944 fut un moment de joie immense pour une ville qui avait tant souffert. Ce jour-là, les Bordelais retrouvèrent leur liberté et commencèrent à reconstruire leur ville et leur vie. Aujourd’hui, il est essentiel de se souvenir de ces moments clés, non seulement pour honorer ceux qui ont lutté pour la liberté, mais aussi pour comprendre les défis qui suivirent. Les lieux de mémoire et les commémorations annuelles sont autant d’occasions de transmettre ces souvenirs aux générations futures, afin que jamais ne s’efface le souvenir de ces jours où Bordeaux retrouva sa joie.
La Ville de Bordeaux commémore les 80 ans de sa Libération
Par Jean Dichère 20 Aoû 2024
Le 28 août 1944, les cloches de Bordeaux résonnèrent dans toute la ville. Les habitants exultaient, les drapeaux tricolores fleurissaient aux fenêtres, et une vague de soulagement parcourait les rues. Après quatre années d’Occupation, la liberté était enfin de retour. Cependant, cette journée de liesse ne pouvait faire oublier les épreuves que la ville avait traversées.
Le 28 août 1944, la population en liesse envahissait les rues de Bordeaux enfin libérée après quatre longues années d’occupation, d’oppression, de vexations, de restrictions et d’exactions. L’immense espoir suscité par le débarquement le 6 juin 1944 devenait enfin réalité avec le départ des dernières unités allemandes selon les principes négociés entre les FFI et le commandement militaire allemand encore en place à Bordeaux. A une semaine intense émaillée jours et nuits de violences et de destructions dans la cité, succède la fête de la liberté retrouvée et partagée. Mais derrière ces élans de joie, chacun a conscience du prix payé. Personne n’a oublié l’angoisse des bombardements, de la répression, des otages exécutés, des proches déportés ni le sacrifice de tant de résistants lors des combats sanglants de cet été 1944.
Si la Libération est un immense soulagement, personne n’ignore que la guerre continue et que l’ennemi menace encore depuis la poche du Médoc ni que le sang continue de couler sur la route de Berlin. Personne n’ignore combien les lendemains de la Libération vont être difficiles pour assurer le rétablissement de la légalité républicaine et faire face à la reconstruction du pays qui souffre encore de la pénurie. Personne n’ignore non plus combien les plaies seront difficiles à refermer pour construire l’avenir d’une Europe en paix.
Incendie des quais de Queyries et Deschamps. Août 1944, Centre Jean Moulin, DR
80 ans plus tard, Bordeaux se souvient
Exposition photographique d’archives
- Mardi 27 août - Façades du Centre national Jean-Moulin
Hommage aux Résistantes et Résistants étrangers
- Mercredi 28 août à 11h - Le Maire de Bordeaux dévoilera la plaque "place des Résistantes et Résistants étrangers", parking de la Base sous-marine
Cérémonie de commémoration
- Mercredi 28 août à partir de 18h - Cérémonie de commémoration en présence du Maire de Bordeaux, Esplanade Charles de Gaulle et devant l’Hôtel de ville
En présence des associations d’anciens combattants, des chanteurs de la Jeune Académie Vocale d’Aquitaine et des musiciens de l’Harmonie municipale de Bordeaux. Une exposition de véhicules de l’époque sera également proposée place Pey-Berland, de 16h à 19h.
Le Bal populaire de la Libération
- Samedi 31 août de 19h à minuit - La Ville de Bordeaux organise un Bal populaire festif et gratuit devant la mairie, place Pey-Berland
- A partir de 19h : apéritif offert et mise à disposition de food-trucks et d’espaces de restaurations (tables, sièges)
- 20h-21h : initiation à la danse proposée par l'association Swingtime Bordeaux
- 21h-00h : lancement du Bal populaire animé par le groupe Hot Swing Sextet et d’un DJ
Le Musée d’Aquitaine prolongera ce travail de mémoire au travers de rencontres et de conférences au mois de septembre et d’octobre 2024. Programme accessible sur www.musee-aquitaine-bordeaux.fr.
Bordeaux sous le joug nazi
Pendant l’Occupation, Bordeaux, comme le reste de la France, a vécu sous une pression constante. La vie quotidienne était marquée par le rationnement, les couvre-feux imposés et les réquisitions de biens par les forces allemandes. Les habitants, privés de nombreuses libertés, devaient faire face à des conditions de vie de plus en plus difficiles. La collaboration avec l’occupant, bien que souvent dictée par la nécessité de survie, a également laissé des traces indélébiles. Certains Bordelais ont choisi de coopérer avec les Allemands, soit par conviction, soit par opportunisme, tandis que d’autres se sont engagés dans des formes plus subtiles de collaboration, comme la délation.
Malgré cela, la résistance n’a jamais cessé. Des réseaux clandestins, comme le réseau « Alliance », ont œuvré dans l’ombre pour saboter les infrastructures allemandes, transmettre des informations aux Alliés, et protéger les populations persécutées, notamment les Juifs. Les risques encourus étaient énormes : arrestations, tortures, déportations. Mais ces hommes et ces femmes ont continué à lutter, convaincus que la liberté finirait par triompher.
L’espoir renaît
Le 6 juin 1944, le débarquement de Normandie a marqué un tournant décisif dans la Seconde Guerre mondiale. Cet événement a redonné espoir à une population épuisée par des années de guerre. En France, l’annonce du débarquement a suscité une vague d’euphorie et de soulagement. À Bordeaux, l’approche des troupes alliées a renforcé la détermination des résistants, qui redoublaient d’efforts pour préparer la libération de leur ville.
À mesure que les forces alliées progressaient en France, Bordeaux devenait un objectif stratégique de plus en plus proche. Les négociations entre les autorités allemandes et les représentants de la Résistance se sont intensifiées. Il devenait clair que la ville allait bientôt être libérée, et l’espoir d’une fin rapide de l’Occupation grandissait chaque jour.
Photo de Gauche : Incendie des dépôts de Bassens vu depuis la Grosse-Cloche. 1944, archives municipales de Bordeaux
Photo de Droite : Liesse populaire. Place de la comédie. 28 août 1944. Mémoire de Bordeaux, photo André Deler
Le 28 août 1944 : un jour historique
Le 28 août 1944 restera à jamais gravé dans la mémoire des Bordelais. Ce jour-là, les troupes alliées entrèrent dans la ville sans rencontrer de résistance significative, les forces allemandes ayant accepté de capituler. Les scènes de liesse furent immédiates : des foules se rassemblèrent spontanément dans les rues, chantant la Marseillaise, brandissant des drapeaux français, et saluant les soldats libérateurs. Les symboles de l’Occupation, tels que les affiches de propagande et les pancartes en allemand, furent rapidement arrachés ou recouverts.
Les premières heures de la liberté furent marquées par une immense joie, mais aussi par la prise de conscience des défis qui attendaient la ville. La libération était un premier pas, mais la route vers la reconstruction et la réconciliation serait longue et complexe.
Les défis de la reconstruction
La libération de Bordeaux a laissé derrière elle une ville éprouvée, tant matériellement que moralement. Les infrastructures avaient souffert des bombardements, et de nombreux bâtiments étaient endommagés. La reconstruction s’annonçait comme une tâche titanesque, nécessitant des ressources que la France, encore sous le choc de la guerre, peinait à mobiliser.
Sur le plan économique, Bordeaux, comme le reste du pays, devait relever de nombreux défis. Le marché noir, florissant pendant l’Occupation, devait être éradiqué, et les entreprises devaient se remettre en marche. Cependant, la libération offrait aussi des opportunités : un nouveau départ, la possibilité de reconstruire une société plus juste et plus prospère.
L’épuration, un processus visant à punir ceux qui avaient collaboré avec l’ennemi, fut également une période délicate. Les procès, les règlements de comptes et les divisions internes laissèrent des cicatrices profondes dans la société bordelaise. Pourtant, cette étape était jugée nécessaire pour tourner la page de l’Occupation et avancer vers un avenir commun.
Liesse populaire autour d’un autodafé, rue Ste Catherine, 28 août 1944, archives municipales de Bordeaux
La libération de Bordeaux le 28 août 1944 fut un moment de joie immense pour une ville qui avait tant souffert. Ce jour-là, les Bordelais retrouvèrent leur liberté et commencèrent à reconstruire leur ville et leur vie. Aujourd’hui, il est essentiel de se souvenir de ces moments clés, non seulement pour honorer ceux qui ont lutté pour la liberté, mais aussi pour comprendre les défis qui suivirent. Les lieux de mémoire et les commémorations annuelles sont autant d’occasions de transmettre ces souvenirs aux générations futures, afin que jamais ne s’efface le souvenir de ces jours où Bordeaux retrouva sa joie.