BORDEAUX- NOUVELLE AQUITAINE 1940-1944
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Le Massilia en juin 1940 / Les passagers

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Erwan

Erwan
Admin
Admin

Les passagers du Massilia //
_______________________________________ « Le Massilia, bateau-piège »
• Article sur Mémoire.net _

Le 16 juin 1940, à peine arrivé à Bordeaux, le Gouvernement français envisage de s'installer à Alger. Le Conseil des ministres du 18 juin décide que le président Lebrun, accompagné d'une partie des ministres et des présidents des deux chambres, doit s'embarquer à Port-Vendres, tandis que le paquebot Massilia sera mis à la disposition des parlementaires au départ de Bordeaux.

Sous l'influence de Laval, la décision n'est pas exécutée et le 20 juin 1940, 27 parlementaires seulement s'embarquent sur le Massilia à destination de Casablanca. Ils ne seront pas présents lors des débats et du vote du 10 juillet à Vichy.

Chambre Circonscription
électorale Groupe
parlementaire
Paul Bastid député Cantal Radical-socialiste
Marcel Brout député Seine Union populaire française
César Campinchi député Corse Radical-socialiste
Camille Catalan député Gers Radical-socialiste
Edouard Daladier député Vaucluse Radical-socialiste
Gabriel Delattre député Ardennes Radical-socialiste
Yvon Delbos député Dordogne Radical-socialiste
Joseph Denais député Seine Fédération républicaine
Marius Dubois député Oran Socialiste SFIO
André Dupont député Eure Socialiste SFIO
Léandre Dupré député Pas-de-Calais Socialiste SFIO
Galandou Diouf député Sénégal Gauche indépendante
Bernard Quenault de la Groudière député Manche Fédération républicaine
Salomon Grumbach député Tarn Socialiste SFIO
Jean-Marie Guastavino député Alger Radical-socialiste
Robert Lazurick député Cher Socialiste SFIO
André Le Trocquer député Seine Socialiste SFIO
Georges Lévy-Alphandéry député Haute-Marne Radical-socialiste
Georges Mandel député Gironde Républicain indépendant
Pierre Mendès-France député Eure Radical-socialiste
Camille Perfetti député Haute-Marne Radical-socialiste
Tony Révillon sénateur Ain Radical-socialiste
Jammy Schmidt député Oise Radical-socialiste
Jean-Marie Thomas député Saône-et-Loire Socialiste SFIO
Pierre Viénot député Ardennes Socialiste SFIO
Alexandre Wiltzer député Moselle Action populaire
Jean Zay député Loiret Radical-socialiste



Le 19 juin 1940, le gouvernement français décide de partir à Alger pour se soustraire à l’avance allemande. Les parlementaires reçoivent l’ordre de gagner le Verdon où un paquebot , "le Massila" est mis à leur disposition. C’est l’amiral Darlan, ministre de la Marine qui signe la note officielle.
Qualifiés de traîtres et de fuyards par Vichy et Darlan, ils n’ont bien sûr pas pu prendre part au vote du 10 juillet 1940. Huit de ces parlementaires ont été arrêtés ou déportés par la suite, deux furent assassinés.
(...) "Le 21 juin 1940, vingt-sept parlementaires - vingt-six députés et un sénateur - embarquent à Bordeaux avec leurs familles sur le Massilia, dans la chaleur d’un premier jour d’été. Ils ne savent pas encore que c’est déjà l’automne d’une République, dont la politique incarnée par le Maréchal Pétain jettera bas les fondements et les institutions. Affrété sur les instructions du gouvernement, le paquebot réunit à son bord des Français qui ont dit « non » à la défaite et qu’un seul désir anime : résister. Conformément à la décision prise par le Conseil des Ministres siégeant à Bordeaux, sous la présidence d’Albert Lebrun, ils espèrent voir transférer le siège des pouvoirs publics dans les départements d’Algérie, afin de poursuivre la lutte contre l’ennemi sur les terres africaines françaises. Refusant le déshonneur et la honte auxquels l’envahisseur les condamne, les élus de la nation font le choix de quitter la métropole pour incarner en ses territoires la légitimité de la République.(...)tous partent avec la conviction que c’est en quittant la France qu’on peut mieux la servir.
Extrait du Discours de M. Raymond FORNI. jeudi 22 juin 2000
Le Massilia est un paquebot de ligne réquisitionné par le gouvernement Paul Reynaud replié en juin 1940 à Bordeaux en raison de la déroute de l'Armée française, afin de permettre à des hommes politiques (dont 27 parlementaires) de quitter la France avec l'intention de constituer un nouveau gouvernement en exil qui abandonnerait à l'Allemagne les territoires de métropole afin de mieux reprendre l'offensive militaire à partir des départements d'Afrique du Nord.
Le départ a été organisé par Édouard Barthe, questeur de la Chambre.
Parmi les passagers les plus connus :
• Édouard Daladier, ancien ministre de Guerre ;
• Georges Mandel, ancien ministre de l'Intérieur ;
• Pierre Mendès France, ancien sous-secrétaire d'État au Trésor, lieutenant d'aviation ;
• Jean Zay, ancien ministre de l'Éducation Nationale et des Beaux-Arts, sous-lieutenant.
Plusieurs députés font défection au moment du départ, comme Édouard Herriot et Louis Marin.
Embarqués du port du Verdon en aval de Bordeaux, le Massilia appareille le 20 juin 19401, soit quatre jours après la formation du Gouvernement Pétain et la veille de la signature de l'armistice. Il arrive à Casablanca le 24 juin2.
À leur arrivée, les passagers sont consignés dans un grand hôtel de Casablanca par le Résident général Noguès.
Ceux qui étaient considérés mobilisés comme officiers, Pierre Mendès France, Pierre Viénot, Alex Wiltzer et Jean Zay, sont arrêtés le 31 août 1940 à Casablanca, rapatriés en métropole et traduits devant le Tribunal militaire de Clermont-Ferrand pour « désertion devant l'ennemi » et trois d'entre eux condamnés le 4 octobre 1940 à des peines de prison et à dix ans de privation de droits civils. D'autres, comme Édouard Daladier et Georges Mandel, sont accusés d'être responsables de la défaite et jugés avec d'autres officiers comme le général Maurice Gamelin au cours du Procès de Riom. Ces décisions ont été annulées en 1946.
Les 18 juillet 1940, les vingt-deux autres parlementaires étaient autorisés à regagner la France, soit sept jours après que l' Assemblée nationale ait mis fin à la IIIe République et voté les pleins pouvoirs constutuants au maréchal Pétain. Ainsi, ils avaient été écartés des débats. Il est remarquable que les parlementaires invités à embarquer soient quasiment tous de gauche ou de centre-gauche, dont des personnalités de premier ordre.
Sommaire
[masquer]
• 1 Parlementaires passagers du Massilia
• 2 Autres passagers du Massilia
• 3 Notes et références
• 4 Lien externe

Parlementaires passagers du Massilia [modifier]
Les députés :
• Paul Bastid (Cantal, Radical-socialiste), et sa femme Suzanne Basdevant
• Marcel Brout (Seine, Union populaire française)
• César Campinchi, (Corse, Radical-socialiste), ancien ministre de la Marine, et sa femme Hélène Landry, magistrate
• Camille Catalan (Gers, Radical-socialiste)
• Édouard Daladier (Vaucluse, Radical-socialiste)
• Gabriel Delattre (Ardennes, Radical-socialiste)
• Yvon Delbos (Dordogne, Radical-socialiste)
• Joseph Denais (Seine, Fédération républicaine)
• Marius Dubois (Oran, SFIO)
• André Dupont (Eure, SFIO)
• Léandre Dupré (Pas-de-Calais, SFIO)
• Galandou Diouf (Sénégal, Gauche indépendante)
• Bernard Quénault de la Groudière (Manche, Fédération républicaine)
• Salomon Grumbach (Tarn, SFIO)
• Jean-Marie Guastavino (Alger, Radical-socialiste)
• Robert Lazurick (Cher, SFIO)
• André Le Troquer (Seine, SFIO)
• Georges Lévy-Alphandéry (Haute-Marne, Radical-socialiste)
• Georges Mandel (Gironde, Républicain indépendant)
• Pierre Mendès France (Eure, Radical-socialiste), sa femme Lily et leurs fils Bernard et Michel
• Camille Perfetti (Haute-Marne, Radical-socialiste)
• Jammy Schmidt (Oise, Radical-socialiste)
• Jean-Marie Thomas (Saône-et-Loire, SFIO)
• Pierre Viénot (Ardennes, SFIO)
• Alex Wiltzer (Moselle, Action populaire)
• Jean Zay, (Loiret, Radical-socialiste)
et le sénateur :
• Tony Révillon (Ain, Radical-socialiste)
Autres passagers du Massilia
• Jacqueline Bardin, sculptrice (1906-)
• Béatrice Bretty (1893-1982), comédienne
• Jean-Charles Bloch (1921-)
• Julien Cain (1887-1974), administrateur de la Bibliothèque nationale
• Nine Choucroun, maîtresse de recherches au CNRS
• Madame veuve Fernand Crémieux (1857-1928)
• Marie Lou de Crussol (Marie-Louise Bézier)
• Roger Deleplanque, journaliste, directeur politique du journal Le Petit Bleu
• Jean Dufay, astronome
• Léandre Dupré, médecin hygiéniste (1900-)
• Nam Haguenauer, chargé de mission au ministère des Postes et Télécommunications (1894-)
• Suzanne Horn, aviatrice (1911-)
• Maurice Hubert, fonctionnaire (1909-)
• Georges Huisman, directeur des Beaux-Arts
• Jacques Ibert, directeur de la Villa Médicis, et sa femme Rosette Veber, sculptrice
• Philippe Lévy-Alphandéry (1936-), avec sa mère et sa grand-mère Céleste Valabrègue, fils du député
• Edgard Pisani, fiancé de Colette Le Troquer, fille d'André Le Troquer
• Joseph Gutzeju, attaché parlementaire (1901-)
• Général Delphin, commandant militaire de la chambre des députés
• Lucien Meyer, huissier de la chambre des députés (1900-)
• Adrien Faur, huissier de la chambre des députés (1892-)
• Louis Gagniard, professeur à la faculté de Strasbourg
• Guy Manant, industriel
• Lydie Medsioe (1916-)
• Jean Perrin, professeur à la Sorbonne
• Marie-Anne Lambert, cantatrice, fille du ministre Charles Lambert, sera connue plus tard sous le pseudonyme de Deva Dassy, était à cette époque maîtresse de Georges Mandel
• Antoinette Sachs, artiste peintre (1897-)
• Robert Servan-Schreiber (1880-1966), journaliste, avec sa femme Suzanne Crémieux (1895-1976) et leurs filles Marie-Claire et Marie-Geneviève.
• Léon Zay, journaliste, directeur du quotidien Le Progrès du Loiret
• Gilles Viénot, étudiant, neveu de Pierre Viénot
Notes et références [modifier]
1. ↑ Le départ du bateau a été retardé d'un jour en raison d'une grève de l'équipage qui refusait d'appareiller par hostilité envers les parlementaires. Quid, 2007.
2. ↑ En cours de traversée, certains députés ont envisagé de faire route vers l'Angleterre et le paquebot a dû attendre en mer des autorisations du consul de Grande-Bretagne.
Lien externe [modifier]

Les passagers du Massilia.
Sénateur Gauche démocratique de l'Ain Révillon Tony
Députés Radical-socialiste du Cantal Bastide Paul
de Corse Campinchi César
du Gers Catala Camille
du Vaucluse Daladier Edouard
des Ardennes Delattre Gabriel
de Dordogne Delbos Yvon
d'Alger Guastavino Jean-Marie
de Haute-Marne Lévy-Alphandéri
de l'Eure Mendés-France Pierre
de Haute-Marne Perfetti Camille
de l'Oise Schmidt Jammy
du Loiret Zay Jean
Socialiste S.F.I.O d'Oran Dubois Marius
de l'Eure Dupont André
du Pas-de-Calais Dupré Léandre
du Tarn Grumbach Salomon
de Seine Le Troquer André
du Cher Lazurick Robert
de Saône et Loire Thomas Jean-Marie
Fédération républicaine de Seine Denais Joseph
de la Manche de La Groudière Bernard
Communiste dissident (U.P.F) de Seine Brout Marcel
Gauche indépendante du Sénégal Galandou Diouf
Indépendant Républicain de Gironde Mandel Georges
Union socialiste et républicaine des Ardennes Viénot Pierre
Indépendant d'action populaire de Moselle Wiltzer Alexandre

Il nous faut rappeler que, sur ces 27 parlementaires, 8 ont été arrêtés, emprisonnés, mis en résidence forcée ou déportés. Georges Mandel et Jean Zay furent assassinés.

Donc, le 20 juin 1940, ces parlementaires se trouvent à bord du Massilia car ils sont désireux d'accompagner le gouvernement qui a décidé, en Conseil des ministres, le transfert de son siège à Alger, en Afrique du Nord. Les plus hautes personnalités de l'État doivent embarquer à Port-Vendres, avec l'accord du maréchal Pétain qui, pour sa part a décidé de rester en France. Camille Chautemps serait son représentant.

Les ordres ont été par donnés par l'amiral Darlan en personne, ministre de la Marine du présent gouvernement. Voici donc le contenu de la note officielle:

"Le gouvernement, d'accord avec les présidents des Chambres, a décidé, hier 19 juin, que les parlementaires embarqueraient sur le Massilia aujourd'hui 20. La rivière ayant été minée à Pauillac, le Massilia n'a pu remonter à Bordeaux, comme prévu, et est resté au Verdon."

"C'est donc au Verdon que doivent se rendre les parlementaires par des voitures que le gouvernement devra leur procurer."

"J'ai avisé de cela ce matin M. Pomaret, puis le président Chautemps; je l'ai téléphoné au président Herriot."

"La Marine ne peut rien faire d'autre."
Signé: Darlan
Mais, le maréchal n'était aussi convaincu que l'on pouvait le penser. Conversant avec l'un de ses amis, le sénateur Lémery, il demande son avis à ce dernier. La réponse est nette: le gouvernement et le Parlement se déshonoreraient s'ils partaient en Afrique. Quitter le territoire en emportant l'or de la Banque de France et abandonner la population à la soldatesque d'Hitler, c'est encourir l'exécration et la flétrissure publiques. Quant à la solution de conciliation qui envisageait le départ en Afrique du vice-président du Conseil, Camille Chautemps, avec les ministres civils, alors que le maréchal entouré du ministre des Affaires étrangères et des ministres militaires restaient en France, elle apparaissait, au sénateur Lémery, comme la pire.

Mais le ver se trouvait dans le fruit. Dès le lendemain, seuls quelques députés et un sénateur se préparaient au départ. Le maréchal, changeant d'avis, ne laisse partir ni Chautemps, ni les ministres civils. Entre temps, Pierre Laval est intervenu violemment. Accompagné d'une vingtaine de députés et sénateurs, il proteste contre le projet de départ. C'est l'occasion pour Pierre Laval de déclarer que continuer la guerre serait une folie, alors que l'Angleterre était sur le point de s'écrouler.

Le véritable problème était ainsi posé. Devait-on un non poursuivre le combat? Contre, le groupe Marquet-Laval, une partie des parlementaires, Weygand, Baudouin, Bouthillier... Et puis, le 19 juin, à 0 h 25, le gouvernement Allemand acceptait le principe des négociations. L'hostilité à tout départ devenait général. Darlan, bien qu'ayant procéder à l'acheminement des candidats à l'embarquement, écrivait à sa femme:
Ils sont crevants. Ils cherchent tous à se défiler par les voies les plus rapides et ils se précipitent à toute allure sur le Verdon où j'ai mis un paquebot à leur disposition. C'est beau de dire aux autres de crever et de se débiner...
La touche finale sera donnée par Alibert qui s'offrira, à la fois, un mensonge et un faux. Il affirmera ainsi au maréchal Pétain et au président Lebrun que, contrairement à ce que l'on croyait, les Allemands étaient arrêtés sur la Loire. Donc, toute idée de départ devenait inopportune. Albert Lebrun restait réticent. Alibert, utilisant le papier personnel du maréchal, rédige, à l'attention des membres du gouvernement sur le départ, un ordre de demeurer à leur domicile jusqu'au lendemain matin 8 heures. Interdiction de quitter la ville sans instruction préalable. Lettre authentifié par le cachet du maréchal.

Ils partirent donc 27. Qualifiés de traîtres et de fuyards par les marins du Verdon, ils seront accuser de déserteurs par le régime de Vichy.
Top

Le départ de l'eau lourde.
Histoire de la Résistance - Henri Noguères T1 44-45

Le 20 juin étaient embarqués, à Bordeaux, à bord du Boompark battant pavillon britannique, de mystérieux bidons contenant 185 kilos de produit "Z" ... Z comme Zoé. C'est le stock d'eau lourde rapporté de Norvège, et qui a été entreposé pendant huit jours dans la salle des coffres de la Banque de France de Clermont-Ferrand, puis pendant trois semaines, dans une cellule de la maison centrale de Riom. Le produit "Z" était pris en compte, à Bordeaux, par Lord Suffolk en personne, délégué de l'armement britannique. Décision d'importance.

Dans le même instant, se jouait l'avenir de la Résistance en France. Le produit "Z" n'était pas venu seul à Bordeaux. L'accompagnaient, entre autres, Frédéric Joliot, le professeur Henri Moureu et ses collaborateurs Kowarski et Halban qui devaient escorter les précieux bidons. Lord Suffolk avait proposé à Joliot de s'embarquer lui-aussi avec femme et enfants. Tout semblait réglé lorsque Joliot interrogea le professeur Moureu sur le bien fondé de sa décision.
"- Qu'est-ce que tu ferais à ma place? "

"- Ce que tu me demandes est très délicat... il ne faut pas oublier que tu es toi-même un porte-drapeau."

Après un bref silence, Joliot dit simplement:

"- Je crois que tu as raison, je reste... "
C'était rester dans un pays exsangue, livré à l'occupant, où nul ne pouvait encore espérer trouver la flamme de la passion qui allait regrouper, d'abord quelques uns, puis d'autres... Nul ne pouvait penser alors que la présence de Joliot sur le sol français allait permettre la venue d'hommes de tous les horizons politiques.



Le dernier bateau à l'utiliser fut le paquebot Massilia en juin 1940, cinq jours avant l'armistice : prévu pour emmener le président de la république et le gouvernement de Bordeaux vers Casablanca, seuls partiront vingt sept députés et une centaine de hauts fonctionnaires. Parmi eux Georges Mandel, maire de Soulac, Mendès France, Daladier qui durent faire face à l'hostilité de l'équipage qui les considérait comme déserteurs .
Du reste ces jours là, la rade du Verdon va être le théâtre d'une gigantesque et fiévreuse pagaille : près de 200 navires chassés par l'avance ennemie s'y entassent et vont essayer de partir, juste avant l'armistice, dans un désordre le plus total .
Se mélangent destroyer anglais emmenant des ambassadeurs, cargos et paquebots où passagers et équipages se déchirent sur la conduite à tenir, croiseur français chargé de titres, de fonds divers, d'or de la Banque de France, avisos, torpilleurs, dragueurs, patrouilleurs, bateaux de pêche....
Certains se sabordent sous le feu des allemands arrivés à Royan .
Les allemands vont, bien sur, faire sauter ce môle, ouvrage monumental, qui n'aura donc fonctionné que de 1933 à 1943 ; on en retrouve quelques ruines à coté du terminal pétrolier du port du Verdon, abandonné lui aussi maintenant .
Ces allemands qui, à partir de 1943, ont transformé l'entrée de la Gironde en "Gironde Festung", la forteresse Gironde : ce dispositif impressionnant de blockhaus, dont beaucoup n'ont pas encore été engloutis par l'océan et existent toujours, fut sans doute le plus puissant de tout le Mur de l'Atlantique ; la partie Gironde Sud, de la Pointe de Grave à Montalivet et de Montalivet à St Vivien, couvrait 170 km2 tenus par près de 5 000 hommes et avait une puissance de feu exceptionnelle .
Elle fut, comme la partie Nord, coté Royan, une poche de résistance acharnée qui tomba en avril 1945 sous les assauts de l'armée française : mais la prise, vingt jours seulement avant la capitulation totale du Reich, de cette fin des terres où les allemands avaient noyé les "mattes" en détruisant digues et écluses, nécessita bombardements aériens dévastateurs, canonnades forcenées de croiseurs, cuirassés et torpilleurs et coûta la vie à 500 soldats français .

https://bordeaux3945.forumactif.com

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